Note de lecture 2: Vers l'atomisation de l'espace public?
J'ai trouvé cet article d'Alice Gracel sur le blog intitulé "Regards
sur le numérique". Il traite de l'utilisation des blogs et de leur impact
sur la population et la politique. Je cherchais un article qui faisait l'état
critique de la structure des réseaux sociaux.
La problématique de cet article est: Quel est l'efficacité politique des
réseaux sociaux et comment l'utiliser à bon escient?
Cass Sunstein (professeur de droit à
Harvard), constate que les blogs regroupent en majorité des personnes ayant des
intérêts communs. Il parle de "polarisation des opinions".
Jean-Louis Missika, sociologue des médias, partage ce point de vue en montrant
que les blogs, ouvert à tous les publics, sont avant tout crées pour engager un
dialogue du blogueur avec lui-même , aux profit d'un échange avec les
autres internautes. Un grave problème selon lui, car la véritable démocratie
n'est possible que dans la diversité des propos. Plus: Elle alimente l'écoute
et la modération du débat.
C'est pourquoi l'on assiste à des polémiques très conflictuelles
au sein de plusieurs forums.
Sherry Turkle, sociologue et psychologue au MIT, justifierait ce phénomène par
l'anonymat des internautes s'inventant une cyber-identité, au profit de leur
identité réelle.
Un portrait skyzophrène du net se dessine.
Les forums seraient le carrefour de
violences refoulées après divers événements, comme le 11 Septembre.
Il y a également un problème de surreprésentation des idées extrémistes à travers le net, espace accueillant toutes les libertés d’opinions. Pour Isabelle Falque Pierrotin, présidente du forum des droits sur Internet, cet outil est un espace de liberté où chaque idée peut être exprimée sans se soumettre à une quelconque majorité. Patrice Flichy ajoute que le web permet la naissance nouvelles formes démocratiques, que l’ont pourraient qualifier de participatives pour les internautes des communautés virtuelles.
Cependant Sophie Pène, sociologue, ayant analysé la blogosphère durant la campagne présidentielle française, y voit davantage l’envie de consommer la politique que celle de débattre. Aujourd’hui, la personnalité et la tenue d’un homme politique semble plus importer que les détails de son programme.
Ce phénomène reflète-t-il un désintérêt des citoyens pour la politique en temps que telle ? Les internautes ne sont plus dominés par l’information politique, dorénavant ils prennent par à sa création grâce, entre autres, aux réseaux sociaux.
Mais le trop plein d’informations ne risque-t-il pas de porter atteinte aux idées de chacun ? Sommes-nous dans l’ère de l’opinion, conséquence d’une peopolisation massive de la politique ?
Source: Gracel Alice "Vers l'atomisation de l'espace public?" dans le dossier intitulé "le temps de l'hypercitoyen" du blog "Regards sur le numérique" publication le 10 Octobre 20009